La Création comme Expérience de Transformation : Genèse des Toiles "Le Chant des Sirènes"
- Hélène Macaire
- 18 juil.
- 4 min de lecture
Dernière mise à jour : 22 juil.
Je suis une grande amoureuse du processus créatif. Et c’est avec un immense plaisir que je vous ai invité dans ma précédente newsletter à découvrir les forces, les synchronicités et les révélations à l’œuvre dans ma nouvelle série de toiles « Le Chant des Sirènes ».
J’ai peint deux toiles ces deux dernières semaines.
Et ce que je voudrais souligner dans cet article, c’est le caractère transformatif de la Création. Je suis aujourd’hui convaincue du principe suivant : « Si on ne se transforme pas, c’est qu’on n’a pas véritablement créé. »
Nous vivons à mon sens dans un monde étrange, dans lequel nous produisons, produisons, produisons, dans une course en avant effrayante, mais dans lequel nous créons en réalité assez peu. Produire (au sens productiviste du terme) n’est pas créer.
Cela nous amène à un paradoxe en réalité profondément logique : nous évoluons dans un monde qui dégueule de matière, de « plein »… Et nous nous sentons vides malgré cette apparente abondance.
Pourtant, nous ne pouvons pas demander à de la matière produite depuis un espace de distorsion de venir combler le besoin viscéral d’expression de notre Être. De venir étancher notre soif de vivre comme les Créateurs Conscients que nous sommes dans notre essence profonde. C’est tout bonnement impossible.
L’acte créatif est transformatif, il nous amène à être toujours plus qui nous sommes réellement.
Cette Transformation s’opère avant, pendant et après la réalisation de l’Œuvre.
Avant, car la Création requiert de devenir le Créateur capable d’accoucher de l’Œuvre en question.
Nous ne pouvons pas créer autre chose que le Contenu de notre Conscience à un instant donné. Pour créer autre, nous devons opérer un saut de Conscience.
Nous devons procéder à une Alchimie de notre Conscience. Cette évolution se fait à la fois « toute seule », mais aussi de manière active. Il est de notre responsabilité d’aller déchiffrer les Codes qui nous sont envoyés, de transmuter les Triggers qui émergent, de suivre les impulsions créatives de notre Génie Disruptif. La réceptivité, fondamentale dans la Création, n’est pas synonyme de passivité.
Pendant, car la Création advient dans un état énergétique très particulier : un état modifié de Conscience, où l’on est à la fois Soi et plus grand que Soi.
On pourrait croire que cet état mystique est pure félicité. Ce n’est pas vrai. A mon sens, cet état se rapproche plus de l’extase du Martyr, entre orgasme et douleur, que du contentement équanime. L’Acte Créatif vient nous pousser dans nos retranchements. Il nous demande d’aller chercher sans faillir dans les tréfonds de nous-même.
Après, car le contact avec l’Œuvre nous transforme. Elle est ce Portail d’activation énergétique, nous envoyant en continu ses codes de Conscience.
Un des critères d’une Œuvre d’Art est pour moi son caractère infini : nous n’y voyons jamais la même chose, nous ne ressentons jamais les mêmes sensations. Nous n’en faisons jamais la même expérience.
Si l’Artefact Matériel que vous contemplez est fini, alors il n’est pas une Œuvre d’Art.
Si je reviens plus spécifiquement au « Chant des Sirènes », la genèse de ces toiles a bien évidement supposé une transformation antérieure – elle s’est d’ailleurs étalée sur plusieurs années. Je la détaille dans cet article : https://www.helenemacaire.fr/post/embrasser-le-chaos-cr%C3%A9ateur-la-gen%C3%A8se-de-ma-s%C3%A9rie-de-peintures-le-chant-des-sir%C3%A8nes
Mais ces Toiles ont également été profondément transformatives durant leur réalisation.
Il y a – dans ce processus – quelque chose qui reste à ce jour encore difficile à accepter pour moi : le fait de passer par plein d’états énergétiques en ne les comprenant réellement qu’a posteriori.
Pour la première Toile « Plongée dans les Abysses », j’ai ressenti que je contactais un espace profondément enfoui, totalement englouti en moi. Retrouver cet espace marin, cet espace amniotique originel, constituait un immense soulagement. Mais ce soulagement, cette sensation de rentrer à la Maison avaient aussi quelque chose de douloureux. J’ai beaucoup pleuré en peignant cette Toile.

Pour la seconde « Lueurs de l’Atlantide », l’expérience a été toute autre. Je dirais même qu’elle a été encore plus inconfortable. Je suis passée par une phase profonde de détestation de la Toile telle qu’elle se dessinait.
J’avais la sensation d’être face à un « Trop ». Un trop-plein de stimuli, un trop esthétique tellement déséquilibré qu’il en devenait laid et paradoxalement un trop par rapport à ce que je pensais mériter de recevoir. Je voyais sur la toile des aiguilles de pin méditerranéen : j’ai passé des heures avec la sensation atroce qu’elles me rentraient dans le corps.
Bref, j’ai vécu l’Enfer face à cette Toile. J’ai traversé tant bien que mal l’envie compulsive de la détruire. Pour ensuite me laisser toucher – enfin – par sa Beauté.

Et bien évidemment, ces Œuvres me transforment a posteriori.
Elles m’ouvrent la porte à des espaces de ma Conscience qui m’étaient inaccessibles auparavant.
Elles me donnent accès à ma réécriture du Mythe d’Ulysse, autrement dit à ma Métaphysique de la Transformation et de ce que l’on appelle communément « le voyage du Héros ».
Elles m’amènent à comprendre que dans mon Paradigme, l’Atlantide n’est pas cette civilisation morte, réelle ou fantasmée, noyée sous les eaux par punition divine et dont nous ne pourrions voir que des vestiges. L’Atlantide est ce Monde vivant, profondément réel, qui git au fond de nos Abysses et qui demande à être visité, réactivé par le truchement de notre expansion de Conscience. L’Atlantide est accessible pour qui ose suivre le chant des Sirènes.
L’Atlantide se révèle à ceux qui connaissent la vérité profonde de ce précepte en apparence complètement fou : « You can breathe underwater. »
Avec tout mon Amour,
Hélène.



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